« Je veux un poney ! »

Twuart commençait, déjà, à regretter ce souhait puéril.
Tout raide, les mains crispées sur les rênes et les jambes fébriles, le blondinet supportait de moins en moins le simple fait de ne plus avoir le moindre contact physique avec le plancher des vaches.
Avec la souplesse d’un chêne, il inclina dès lors sa nuque, cherchant des yeux le sol salvateur.
Un instant d’inattention … puis survient un coup sec malencontreux, mais prévisible, sur la bride.
Le poney s’emballe, se cabre.
Le godelureau perd non seulement l’équilibre, mais aussi le contrôle de la monture.
Il lâche prise.
Il chute sans heurter le sol, il chute sans fin.

Il émergea dans sa chambre : en nage, mais sans le moindre pansement, sans la moindre plaie ou simple ecchymose survenu durant sa « chute ». Il passa plusieurs instants à se palper, à s’ausculter les bras, l’abdomen et jambes à la recherche d’une égratignure. Bredouille, il se résolut à accepter que tout ceci n’était qu’un rêve, hormis le fait d’avoir un poney.

Après un brin de toilette, il prit quelques instants pour réfléchir à la tenue la plus adaptée pour la l’équitation :
- L’armure ? Elle aurait au moins le mérite de le protéger des chutes et donc de rassurer notre blondin, mais le surchargerait inutilement et lui ôterai le peu de souplesse qu’il dispose une fois sur une monture. De plus, il aura eu vite fait de cuire dans un tel amas de métal.
- Braies et chemise ? léger, peu encombrant, parfait pour être à l’aise au niveau des mouvements.
Finalement, il opta pour un hybride entre ces deux tenues : Il s’équipa de braies, bottes (roses : eh oui, il les a toujours !) et chemise sur laquelle il rajouta son plastron ; ce dernier étant plus là pour la rassurer qu’autre chose.

Ouvrant les volets, il vit à quel point le soleil était haut : midi devait déjà être passé, son oncle devait déjà être en train de préparer les montures.
Ne voulant pas être en retard, il dévala rapidement les marches et fila au pas de course vers l’entrée de l’écurie.
A mi-chemin, un de ses neurones mémoriel lui rappela qu’il était stupide et dangereux de courir en présence d’un cheval (bien que ce soit un poney, mais il ne faut pas trop lui en demander), qui plus est si on compte monter dessus.
C’est en se frottant et entremêlant nerveusement les doigts qu’il se présenta à son oncle.
Son oncle semblait évoluer dans son élément, maîtriser chacun des gestes préparatoire à la perfection (aux yeux de Twuart).
Il se surprit à s’imaginer un jour être capable de faire de même, mais l’heure n’était pas aux rêves d’adolescent mais à l’entraînement, à l’apprentissage.
Avalant sa salive et sa peur, gonflant son ego-mètre au maximum, il s’adressa tout sourire à son oncle sur un ton radieux :

« Hello mon oncle, prêt à maudire ta parenté sur sa probable incompétence et son absence totale de talent ? »