[RP] Entrée d'la vieille berruyère...

Il y a super longtemps...

Il ne lui avait pas fallut longtemps pour trouver le chemin de la demeure du blondinet. Ouf connaissait Bourges comme sa poche et elle se faufila dans les ruelles pour arriver devant une grande porte en bois ornée de petit sigle.
Elle serra son point et de toutes ses forces puis tapa à la porte en espérant que quelqu'un s'y trouvait.

Aie!! Lâcha t-elle, La vieille avait tapé sur un clou et du sang commençait à sortir de sa main.

Merdouille!! Mais c'est pas possible d'être aussi blonde!!!

Oufette fouilla dans ses poches et sortit un vieux mouchoir tout cracra, ainsi qu’une bouteille de poire, elle fit son mélange et écrasa tout ça sur son entaille, puis hurla

Y a quelqu'uuuuuuuunnn??? June t'es là??

June était tranquillement en train de lire un livre - très intéressant d'ailleurs - qu'il venait de retrouver au grenier de la bibliothèque de Bourges, quand il entendit des bruits sourds contre sa porte, directement suivi par un cri, un juron et un hurlement.

Se levant, posant son livre avec empressement, il se demanda qui pouvait faire autant de boucan pour simplement frapper à une porte.

Il ouvrit la porte de sa demeure et se retrouva nez-à-nez avec Oufette, une bouteille de poire à la main, main ensanglantée et bandée par il ne savait même pas quoi, bref une vraie gueuse qui venait pourtant d'êstre annoblie...

"Roooh, Oufette, qu'est-ce que tu as fait encore ?! Bon, rentre, on va te soigner ça."

La vieille aperçut la tête du blondinet sortir de la grande porte. Il avait l’air endormit. Elle lui sourit qu’à moitié en lui expliquant qu’elle s’était fait mal à la main.

Voilà tu sais tout.

Si tu avais autre chose que de la poire pour que je puisse faire cicatriser tout cela, ca me ferrais grand plaisir.

Ouf le suivit sur le pas de la porte et attendit.

June, éberlué, écouta ses explications.

"Bon, allez, rentre. je vais te soigner ça, justement, je viens de refaire mon stock de pommades."

June conduit Oufette dans la salle d'eau où toutes les pommades étaient rangées dans un coffre.

Il prit une bassine qu'il remplit d'eau fraîche et y mit des feuilles d'une plante qu'il avait dans un petit sac de cuir.

"Voilà, donne ta main, que je la lave dans la bassine. Cette plante va déjà tout désinfecter, parce que si tu restes comme ça va falloir carrément te couper le bras !"

Il attendit qu'elle voulût bien mettre ses blessures dans la bassine afin qu'il puisse les nettoyer.

Ouf se faisait conduire dans plusieurs couloirs pour enfin arriver dans une charmante pièce, la salle d’eau. Sa maison avait l’air d’être très grande, elle espère qu’elle aurait droit à une visite.

Son vieux mouchoir faisait toujours pression sur sa blessure, elle ne fut que surprise quand elle le retira….de voir qu’il y avait plus de peur que de mal… une croute commençait presque à se former et la douleur était presque inexistante.

La vieille se laissa guider par le blondinet.
« Faut toujours prendre ce que l’on te donne » lui a répété son parrain. Puis de se faire dorloter ainsi, ca ne lui arrive que trop rarement à la vieille aigrie donc autant en profiter.
Un petit sourire s’échappa de ses lèvres, Oufette donna sa main en faisant mine que la douleur était bien trop présente et qu’elle n’allait pas s’en remettre en deux minutes.

Je te remercie June de t’occuper de moi ainsi, mais vraiment va falloir que tu change cette porte, en plus de ça je ne la trouve pas très euuuuh comment dire, pas très jolie…

Les pommes de ses joues se mirent à rougir.

Mais en tout cas, noooorf, qu’est ce que j’ai mal !

Le blond lava avec douceur la main de sa visiteuse, puis lui appliqua, avec un air concentré, la pommade cicatrisante qui aiderait à faire se refermer la blessure.

Il termina par un simple bandage autour de la main.

Il sourit à Ouf quand elle le remercia.

"C'est tout normal, Oufette, mais je ne vois pas ce que tu lui trouves à cette porte. Elle était très bien, bien qu'un peu vieille, mais c'est vrai que maintenant que tu lui as secoué les boiseries, elle ne doit plus avoir bonne mine !"

Il sourit, amusé ; il avait de toute façon l'intention de la changer, cette porte, histoire que sa demeure soir un peu plus présentable.

"Je t'offre un thé ?"

Elle se laissa faire et apprécia, puis regarda sa main.

Ben dis donc, on aurait dit que tu as fais ca toute ta vie June. Merci pour m'avoir soigné, j'espère que ca ne va pas me faire souffrir toute la journée maintenant.

La vieille en rajoutait un peu, histoire de se faire cajoler un peu plus, en espèrant que ça marche!

Oh tu sais, je n'ai pas tant secoué les boiseries, mais des clous sortent de la porte, c'est le plus dangereux. Enfin bon, tu accueilles tes invités et amis comme tu le souhaites hein.

Elle lui sourit, puis accepta bien volontiers une tasse de thé, en espérant qu'il sache le faire aussi bien qu'il soigne les blessures.

Lorsqu'il eut fini, elle le remercia.

"Je n'ai pas fait ça toute ma vie, mais j'ai eu de très bonnes préceptrices pour cet art."

Il lui sourit avec gratitude et l'invita d'un geste à venir dans la cuisine.

Ils arrivèrent dans la salle à manger de la grande maison et le maîstre de maison invita son amie à s'asseoir.

"Je reviens, je vais chercher le thé !"

Il rejoignit la cuisine à grandes foulées et prit le pot d'eau bouillante qu'il avait préparé préalablement, ainsi que deux tasses brunes.
Il revint dans la salle, posa le tout sur la table et sourit à Ouf.

"J'ai plusieurs parfums : menthe, thé vert, fruits rouges, orange... Demande ce que tu aimes, j'ai au moins tous les parfums du Royaume ici ! Je les fais moi-même. Ils sont délicieux."

Il attendit qu'elle choisisse en remplissant d'eau chaude les deux tasses.

La salle à manger était très agréable à parcourir des yeux, la vieille s'assit sur une chaise en bois, puis choisit son thé.

Hum, je prendrais aux fruits rouges s'il te plait.

Elle lui sourit gêné, ca faisait une éternité qu'elle n'avait pas bu de thé, la dame de la Bourie aurait préféré un verre de bière, mais elle se dit qu'elle ne voulait pas gâcher ce moment avec June.

Elle attendit bien sagement qu'elle le serve, puis qu’il soit enfin assit en face d'elle, pour lui demander.

Mais tu habites tout seul dans cette grande maison?

June servit donc le thé à l'arôme demandé, c'est-à-dire fruits rouges, puis alla remettre le pot dans la cuisine.
Il revint avec une bouteille de Poire de Sancerre dont on lui avait fait cadeau ; cette bouteille-là avait d'ailleurs voyagé jusqu'en Savoie, et elle devait être la seule à avoir résisté à la soif du blond.

"Tu veux de la Poire avec ton thé ? C'est ce que je fais habituellement ; le thé tout simple, c'est pour les gosses !"

Il rit d'avoir bien eu Oufette ; il avait réussi, et ça se voyait à la tête de la vieille berruyère, à lui faire croire qu'il buvait un thé simple comme un bon enfant.

"Pour répondre à ta question, eh bien... Oui, je vis seul. Enfin, il y a Lewa qui est toujours là avec moi, et Elynne passe de temps à autre ; elle a sa maison à elle et ce avant même que je l'adopte, et même si elle a une chambre ici, je ne veux pas troubler son intimité."

Et la poire arriva, Ouf n’en crut pas ses yeux, elle ne pensait pas assouvir ce besoin si constant. Elle sourit au blondinet comme s’il lui offrait la lune.

Je te remercie June, ca aidera à passer le gout des fruits rouges.

Puis elle se mit à rire.

Elle l’écouta bien sagement quand il parlait de sa fille Elynne. Malheureusement la vieille ne la connait que très peu.
Oufette n’avait pas d’enfant et c’était son plus gros regret…pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais la nature en avait décidé autrement. Elle prit son verre et le sirota tranquillement en regardant le blondinet dans ses yeux.

June sourit en versant une bonne dose de Poire dans le thé aux fruits rouges de Oufette.

"Voilà qui aura meilleur goût, à présent !"

Il reposa la petite bouteille de Poire de Sancerre et regarda lui aussi, quelques secondes, la vieille berruyère, les yeux dans les yeux.
Ses yeux à lui étaient d'un brun profond, aux reflets rouges.

Il tenait presque tout de sa mère, alors que son frère, pourtant son jumeau, ressemblait davantage à son père. Il était facile de différencier les jumeaux, et pourtant ils se ressemblaient beaucoup. Mais à quelques points près, chacun avait un héritage différent de ceux qui avaient été les plus heureux du monde.

June n'avait qu'une seule chose de son père : ses yeux. Comme une contradiction.

Il soupira. Il repensait souvent à tout cela, en ce moment. Son frère lui manquait terriblement.

Baissant les yeux, il continua, comme si le flot de ses pensées se déversait maintenant par les mots.

"Tu sais... J'ai beaucoup de fillots, de fillotes, d'amis sur qui compter et que j'aime, et que je protègerai à tout prix. J'ai Elynne aussi, malgré qu'elle soit trop absente à mon goût, mais cela est la dure loi de l'adolescence qui se referme sur elle-même quand son cœur est brisé. J'ai Lewa aussi qui sera toujours là pour moi. Mais il manque quelque chose pour un bonheur parfait."

Il regarda à nouveau sa visiteuse dans les yeux et fit un sourire triste.

"J'avais promis à ma mère que je continuerai de faire vivre et de protéger la famille. Son sang va se perdre dans l'oubli car mon frère est mort sans enfants, ma sœur a eu une seule fille, également décédée, et moi... Ben tout le monde m'aime mais apparemment celle qui me donnera un enfant un jour n'existe pas. Pour l'instant tout ce qui m'attend c'est de mourir triste avec pour seule personne à mon propre chevet mon reflet dans un miroir et ma honte de ne pas avoir respecté ma promesse."

Il but une gorgée de Poire à même la bouteille, pour la peine.

June perdait petit à petit son sourire, Ouf ne comprit pas pourquoi car tout avait l’air d’être parfait, elle était bien, elle se sentait bien et tout avait l’air de bien se déroulé, bon elle avait encore mal à sa main mais elle comprit vite qu’une chose rendait le blondinet tristounet.

Elle prit une autre gorgée de son verre, puis elle l’écouta, il avait l’air de vider un peu son sac.

Elle sourit, presque gênée de la situation, June était un bel homme et l’écouter parler ainsi était très attendrissant.
Au fur et à mesure de ses paroles, Ouf comprit le malaise du blondinet, d’avoir une descendance. Qui ne pouvait pas penser à cela ? C’est presque normal que ca le ronge, surtout à son âge qui commence à devenir avancer.
A l'inverse, ce n’étais pas l’âge qui faisait peur à la vieille mais le fait de ne jamais pouvoir donner la vie.
En faite ils avaient presque le même problème, du moins, les mêmes objectifs, mais la vieille était très loin de comprendre cela.

Tu as le temps pour ta promesse June, tu n’es pas très très vieux non plus, donc tu pourras assouvir ta descendance. Mais dis moi, tu n’as jamais pensé à te marier ? Ne me dis pas qu’il n’y a pas de femme à ton goût dans le Berry, toi qui voyage régulièrement tu dois en connaître des gazoutes.

June sourit ; à écouter Ouf, cela semblait si facile. Prendre une gazoute, se marier... Il sourit doucement.

"Oh, des femmes à mon goût..."

Il sourit d'un air mystérieux.

"Trouver une gazoute, trouver une gazoute... Ma mère m'a toujours dit une chose : "Se marier c'est sérieux. Tu te maries pas avec la première donzelle venue, ni même pour l'intérêt, l'argent, et ce genre de choses." Et elle avait tout à fait raison."

En effet, elle a raison. Enfin du moins je pense comme elle également. Et c’est bien pour cela que je ne suis pas mariée.

Ouf rosit, un peu gênée de parler ainsi avec le blondinet, puis elle renchaine.

Des femmes à ton goût ?? C’est que tu es très exigeant ?

Le Tisserand rit. Exigeant, lui ?

"Je suis exigeant, oui, mais seulement avec moi-même. Non, il y a des femmes à mon goût, d'autres qui le sont moins mais que j'apprécie tout autant, mais si tu veux, moi, c'est comme quand je choisis les tissus pour mes clients, il faut que ce soit un coup de coeur Les femmes aussi, et pour l'instant ce n'est..."

Il toussote légèrement

"Pas... Pas trop arrivé."

Il était un peu gêné de s'exposer ainsi à de possibles questions aux réponses dangereuses, mais il ne faisait pas paraître sa gêne, ne voulant pas mettre son invitée mal à l'aise.

Les coups de cœur, c’est le meilleur moyen de tomber amoureux.

Ouf sourit, amusé, de l’entendre comparer ses tissus avec ses exigences envers les femmes.

Tu sais moi j’ai été amoureuse une seule fois. Ca remonte a un petit moment maintenant et j’avoue qu’à l’époque mes seules exigences c’était de rigoler, passer des instants inoubliables. J’étais bien loin de vouloir assurer ma descendance
Malheureusement cette histoire c’est terminé par un drame, je me suis retrouvée enceinte par hasard, rien n’était prévu et j’ai perdu l’enfant au bout de quelques mois… j’en ai souffert énormément et d’ailleurs je me suis recueillis pendant des mois dans le château de mon fillot, BuBul, toute seule. Pis, petit à petit je me suis reconstruite, j’ai repris le gout de la vie et surtout je me rends compte l’importance de donner la vie, l’importance d’élever un enfant, son propre enfant.
Mon soucis premier c’est que j’ai peur d’avoir un mari, cependant d’avoir un enfant toute seule m’attire. A vrai dire je ne comprends pas moi même ma réaction, peut être que je suis folle, mais c’est très difficile de faire confiance.

Ouf avait parlé et parlé sans s’en rendre compte, elle se mit à rougir. Elle en avait dit énormément sur elle et cela n’était pas à son habitude. Elle se dépêcha de prendre son verre et le finit très rapidement en laissant son regard sur la table devant elle.

June avait écouté son amie jusqu'au bout, sans l'interrompre. Il réfléchit.

"Cela est triste de perdre son premier enfant. C'est comme... Un mauvais présage."

Il regarda la vieille berruyère et lui sourit.

"Pourtant, je sens que la chance va te sourire bientôt. Comme une intuition. Ma mère avait beaucoup d'intuition, et je pense que j'ai hérité d'elle ce talent. Comme quoi, il n'y a pas que les femmes qui ont ce don !"

Il se voulait rassurant et c'était bien normal. Mais bon, Oufette disait avoir surmonté l'épreuve de perdre l'enfant, et puis le temps avait passé ; une telle cicatrice ne se referme jamais, mais elle se guérit petit à petit sans jamais l'être totalement.

Avoir un enfant seule ? Quelle drôle d'idée. Mais une idée que June pouvait comprendre et même concevoir, car en effet, ne pas s'embarrasser d'une vie de couple alors qu'on veut simplement la maternité ou la paternité, cela paraît si facile.

"Peut-être que tu trouveras un enfant sur un marché !"

Il lui sourit, il plaisantait bien entendu mais l'idée en elle-même n'était pas si mauvaise !

Elle l’écoutait parler de chance, d’intuition, de talent sans réellement y croire. Ce n’était pas ses espérances, cependant si cela devait arriver un jour, elle serait plus qu’heureuse.
Une femme n’est pas si exigeante contrairement à ce que tout le monde pense, du moins la vieille Oufette se suffisait de très peu de choses, mais le fait d’avoir un enfant dépasser toutes ses envies et attentes.

Un enfant sur le marché ?

Son rire se fit largement ressentir, amusée et beaucoup plus à l’aide elle lui répondit.

Un enfant ne peut être acheté sur le marché, puis l’importance pour une femme c’est de le porter pendant 9mois, de l’attendre, de le chérir, de le sentir, de lui parler…J’aimerais vivre tout cela, avant que je ne puisse plus le faire…. Enfin bon, je ne suis pas seule décisionnaire dans cette histoire.

Elle sourit, puis renchaina, ca venait de faire tilte dans sa tête.

Dis donc June, toi tu veux assurer ta descendance et moi je souhaite être mère….. Tu ne vois pas quelques choses qui pourraient coller ??

Cela lui fit plaisir de la voir rire.

"Un enfant ne peut être acheté sur le marché, puis l’importance pour une femme c’est de le porter pendant 9mois, de l’attendre, de le chérir, de le sentir, de lui parler…J’aimerais vivre tout cela, avant que je ne puisse plus le faire…. Enfin bon, je ne suis pas seule décisionnaire dans cette histoire."

"Neuf mois ? Norf, c'est long ça."

Il l'écouta jusqu'à la fin, et lorsqu'elle émit une question avec un gros sous-entendu, il la regarda avec de grands yeux.

"Tu... Tu es sérieuse là ?"

Il ne pensait pas que la vieille berruyère serait capable d'aller jusque là pour avoir cet enfant qu'elle voulait tant.

Vi c’est long neuf mois et encore ce n’est pas toi qui a mal au ventre, qui vomi, qui est constamment fatiguée, qui pleure pour une oui ou un non, et surtout ce n’est pas toi qui risque de mourir en donnant la vie.

Elle lui sourit amusée de lui avoir balancé tout cela dans la tronche, car le pauvre il n’y était pour rien.

Je suis sérieuse ?? hum je pourrais l’être, mais surement pas assez pour prendre le risque… A moins que tu tombe profondément amoureux de moi, que tu m’en fasses la demande, et que tu m’offre plein de cadeaux, qui sait j’accepterais peut être.

Un rire s’échappa, puis la vieille s’avança vers June pour lui pincer délicatement ses joues douces qu’il avait conservées de son enfance, en signe de bonne entente

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